Roberto, du journalisme de guerre aux vagues de l’Atlantique

Longtemps, Roberto a regardé les vagues de loin. Enfant à São Paulo, loin de la mer et issu d’une famille ancrée dans la finance, il n’imaginait pas un jour construire sa vie autour du surf. À 49 ans, c’est pourtant sur une plage anglaise, dans une eau glacée, qu’il monte pour la première fois sur une planche. Un second souffle après une carrière de reporter de guerre.

Roberto quitte le Brésil à 22 ans pour l’Italie, où il étudie l’architecture à Turin. Diplômé, il s’installe à Londres, d’abord photographe d’églises baroques, puis de mode. C’est là qu’il est repéré par l’Associated Press. Il intègre l’agence, se forme rapidement, et part couvrir les conflits en Angola puis au Mozambique.

Mais l’expérience le marque profondément. Après six mois au cœur de la guerre civile, il rentre à Londres, épuisé, hanté par les images, incapable d’écrire ce qu’il a vu. Il abandonne alors le journalisme et se tourne vers le surf.

Le surf comme refuge, puis comme métier

Commencé sur le tard, le sport devient une thérapie. Pendant trois ans, Roberto pratique avec assiduité. Il se forme ensuite auprès de l’International Surfing Association, donne ses premiers cours gratuitement, puis commence à enseigner dans des auberges de jeunesse, partageant les revenus et les vagues.

Depuis, il sillonne les côtes brésiliennes : Natal, Bahia, Ubatuba, et aujourd’hui Florianópolis. Il s’installe temporairement dans chaque lieu, enseigne, surfe, puis repart. Une vie simple et mobile, à l’image de sa vision du bonheur : « Mon bureau, c’est l’océan. »

On le rencontre dans cet épisode d'Autochtone.