Rissel prône l’équité et déplore la violence de son monde. Depuis le siège de sa boutique, elle attend le/la client.e venu choisir une babiole à rajouter dans son sac à dos. Cendrier en marbre, petits sacs de sels, gants, chaussettes en alpaga… Je la rencontre derrière son étal, pas très convaincue par ma proposition d’interview, avant de se livrer à cœur ouvert. Quand la chaleur journalière d’Uyuni disparaît, Rissel baisse le rideau et rejoint son mari resté à la maison avec ses deux enfants. Un modèle de vie à visée féministe, qui fait de Rissel une exception parmi son entourage.

Rissel et son mari, en Bolivie, ce sont des ovnis. Elle travaille dans une boutique de souvenirs à Uyuni, lui, reste à la maison pour s’occuper des enfants et de tout le reste. Un modèle familial très original dans un pays où le droit des femmes est en option. En Bolivie, 7 femmes sur 10 ont déjà été victimes de violences de la part de leur conjoint et le taux de féminicides dépasse la centaine de meurtre chaque année (comme en France), bien que la population y soit cinq fois et demie moins nombreuse.

Face à ce constat, Rissel a le sentiment d’être chanceuse et pars travailler tôt le matin pour ouvrir sa boutique de souvenirs en sel, en marbre ou en bois dans la seule rue touristique d’Uyuni. Sur ces pavés, des milliers de backpackeur.euses défilent devant son magasin, tous venus visiter le plus grand désert de sel au monde. Une étendue de 10 582 km2 riche en saumure et en lithium convoitée par de nombreux industriels.

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